Familles Laïques

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Politique familiale

Etre mère… ou pas…

Décider d’avoir un enfant de répond pas une décision politique mais à un projet personnel

    Une maternité heureuse est une maternité désirée par une femme qui est heureuse, car elle a choisi le père de son enfant, le moment de la conception. Elle n’a pas de doutes, enfin pas trop, sur les problèmes financiers. Pourtant les difficultés sont nombreuses.

    Selon un sondage IFOP, une femme sur trois, en âge de procréer, ne veut plus être mère. De plus, le questionnement autour du projet d’enfant : « si nous faisons un enfant aujourd’hui dans quel monde vivra-t-il demain ? » est un des symptômes de la solastalgie, avec ses différentes émotions, ses troubles, ses questionnements, par exemple :

    • Le sentiment d’impuissance : « face au désastre écologique de la planète, je me sens complètement dépassé(e), que puis-je faire ? » « Comment agir aujourd’hui s’il n’est plus possible d’inverser la tendance de l’état de la planète ? »
    • Le sentiment de perte de contrôle : « quelle est la portée de mon action individuelle face à toutes ces dégradations collectives ? »

    Il faut aussi souligner le contexte économique, « un enfant ça coûte cher », l’insécurité au niveau de l’emploi, les problèmes de santé qu’engendre la dégradation de l’environnement, en particulier la baisse du taux de fertilité des hommes et des femmes. 

    En 2021, Pierre Rosanvallon, historien, a publié un essai intitulé « Les épreuves de la vie ». Elles sont au nombre de 4 : l’épreuve du mépris, l’épreuve de l’injustice, l’épreuve de la discrimination et l’épreuve de l’incertitude. Elles sont le paradigme d’un nouveau champ sociétal complexe, que les études statistiques peinent à décrire. Les fractures politiques, un climat de défiance par rapport à nos élites dirigeantes déconnectées du terrain, un avenir angoissant, remettent en cause le sens que chacun donne à sa vie.

    Pour Cécile Alduy, « Je crois qu’on est entré dans une phase à la fois politique et climatique où l’extinction de l’humanité va passer par l’homme sans passer par la fertilité. Entre les menaces nucléaires, les menaces militaires, géopolitiques, les épidémies – on vient d’avoir une crise Covid qui a exposé la vulnérabilité humaine à sa propre mortalité – et le réchauffement climatique qui va avoir des incidences à la fois sur les taux de mortalité, et sur les migrations également, je pense que le taux de fécondité des femmes va être une variable parmi d’autres de ces phénomènes »

    Pourtant, les différentes mesures sociales sont peut-être un élément qui permet à la France de rester la bonne élève de l’Europe, avec un taux de fécondité à 1,80 ; mais comment expliquer que le nombre de naissance est en chute libre ? L’INSEE chiffre à 20 000 naissances en moins entre janvier et mai 2023 soit un recul de 6,7%.

    Il faut savoir que la France est le seul pays en Europe avec un taux de natalité le plus élevé et le taux d’activité des femmes le plus élevé. C’est-à-dire qu’on a réussi à concilier l’accueil de l’enfant et, en même temps, la possibilité pour les femmes de travailler, mais souvent dans des conditions moins favorables que pour les hommes. Les mères qui travaillent, ne sont pas stigmatisées, à l’inverse de l’Allemagne, où elles passent encore souvent pour de « mauvaises mères », des « Rabenmütter » (littéralement des mères corbeaux).

    En conclusion, on peut reprendre les propos de David Duhamel « On culpabilise tout le monde, on culpabilise ceux qui veulent des enfants parce qu’il faut faire attention à la planète et on culpabilise ceux qui n’en veulent pas, parce qu’il faut faire attention aux retraites. Il faut arrêter de culpabiliser les gens. Le plus important, c’est que chacun fasse comme il a envie.  Il ajoute : « Il y a des femmes aussi qui veulent faire des enfants mais qui ne peuvent pas, pas que pour des raisons biologiques, mais pour des raisons économiques, parce qu’elles se retrouvent coincées, qu’elles n’ont pas les moyens, qu’elles n’ont pas le logement, qu’elles n’ont pas la carrière non plus, qui leur permet de jongler entre le travail et une vie de famille. »

    Nicole Damon,
    Secrétaire générale adjointe en charge de la communication

    Le CNAFAL

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