Familles Laïques

Dans son livre, Le traumatisme du chômage, le psychiatre Michel Debout alerte sur les risques pour la santé des cinq millions de Français privés d’emploi et dénonce le désintérêt

de pouvoirs publics comme celui des entreprises. Le chômage affecte la santé physique et encore plus la santé mentale. L’augmentation de l’anxiété, du stress, des symptômes de mal être, de la dépression voire du suicide est constatée dans la majorité des études.

Le risque annuel de décès chez les hommes de 30-64 ans est trois fois plus élevé dans le groupe chômage que chez les actifs occupés du même âge dans les 5 années qui suivent le début de la période chômage. Une surmortalité multipliée par deux pour les femmes, chez qui on enregistre un effet de » classe sociale », le risque s’accroissant d’autant que le niveau s’abaisse dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’échelle sociale. »

Des études internationales indiquent que la mortalité des chômeurs et de leurs conjoints est de 20 à 30% plus élevée que la moyenne. Baisse des ressources, malnutrition, recours insuffisant aux soins, désespérance, tout concourt à affaiblir celles et ceux qui sont privés d’emploi

Un chômeur perd l’accès à la médecine du travail à un moment de sa vie où il est exposé à un risque particulier pour sa santé

Michel DEBOUT, plaide depuis plusieurs années pour une médecine préventive spécifiquement adressée aux demandeurs d’emploi. Chaque nouveau chômeur devrait pouvoir bénéficier d’une consultation médicale post-licenciement, dans les deux à trois mois. Elle permettrait d’identifier les personnes les plus vulnérables et de les accompagner. Une dernière consultation serait prévue deux ans après la perte d’emploi, si la personne n’a pas encore retrouvé de travail. S’intéresser à la santé physique et mentale des chômeurs, c’est aussi faciliter leur retour à l’emploi….

Le chômage ébranle toute la famille

L’augmentation du chômage est corrélée avec la hausse de la criminalité, et la hausse des suicides. Le chômage a un effet ravageur sur les familles, est corrélé avec le divorce, l’alcoolisme, les violences conjugales, les dépressions, le cancer entre autres.

La perte d’emploi fait que la famille passe d’un horizon dans lequel on peut avoir des projets de vie, des projets pour ses enfants à une dimension autre dans laquelle tout devient de l’ordre de la précarité, de l’incertain et du danger. Les familles ne peuvent plus vivre « comme avant » et le mode de vie lui même doit changer.

L’avis de l’AFL SANTE St Etienne :

Les chiffres sont là, redoutables et irréfutables. Le chômage ne cesse d’augmenter, le nombre de contrats à durée déterminée explose, leur durée est de plus en plus réduite. 22 % de la population active est au chômage ou en sous-emploi.

Il y a urgence à redonner confiance et espoir à chacun, pour redonner confiance et espoir à tous. Nous devons inventer une voie nouvelle pour recréer un pacte social qui rende effectif notre ambition de solidarité et d’égalité.

L’impact du chômage sur les personnes, leur famille, leur santé doit être entendu par les pouvoirs publics comme un enjeu de société sur lequel il est urgent de se pencher.

Jacqueline Lablanche

AFL-santé-Saint-Etienne