Familles Laïques

1 JOURNEE POUR LE DIRE, 364 JOURS POUR AGIR

Certes, dans certains secteurs, la loi sur la parité en matière d’élus a porté ses fruits et il y a autant de femmes élues que d’hommes, mais en regardant les chiffres de plus près nous sommes loin du compte : 19,8% des femmes seulement sont maires, 11,4% sont présidentes de conseils communautaires, et 20% présidentes de conseils départementaux.

Ces pourcentages reflètent largement ceux que l’on constate dans le monde du travail, en 2021 les inégalités salariales se creusent, 16,5% d’écart avec les salaires masculins contre -15,5% en 2020, tout emploi confondu (public /privé). Dès le 9 novembre 2021 et jusqu’au 31 décembre, les femmes ont travaillé « pour rien ». A ce rythme, il faudrait attendre 2234 pour que les hommes et les femmes soient rémunérés sur le même pied d’égalité.  Cette inégalité concerne toutes les sphères du monde du travail et même du monde associatif. Dès lors où l’entreprise prend de l’importance ou que l’association évolue au niveau national, les principaux dirigeants sont des hommes. Seulement 2,5% de président/directeur des entreprises du CAC 40 sont des femmes.

Quant au temps partiel, depuis 40 ans les femmes en occupent 8 emplois sur 10, en général dans des postes peu qualifiés et mal rémunérés. En 2021, parmi les 4,9 millions de postes à temps partiels 76% sont occupés par les femmes, emplois la plupart du temps subis et non choisis. Car dans tous les emplois peu valorisés, d’aides à la personne, de caissières, d’aides-soignantes, nous retrouvons essentiellement des femmes, alors qu’au niveau des études les filles sont plus brillantes et réussissent mieux que les garçons. C’est la double peine pour elles.

Au niveau des tâches domestiques et selon le laboratoire des inégalités, le partage de celles-ci : ménage, cuisine, enfants, ne progresse plus. Les femmes en effectuent en moyenne 1h30 par jour de plus que les hommes et ceci sans compter ce que l’on appelle aujourd’hui et à juste titre « la charge mentale ».

La crise du Covid n’a rien amélioré et les hommes face au travail à domicile imposé ont mieux résisté, ils ont eu davantage que les femmes un coin personnel pour travailler et ont subi moins de pression pour rester chez eux, que leurs homologues féminins.

Même au niveau de la santé, le renoncement aux soins est plus fréquent chez les femmes 64%, contre 53% chez les hommes.

Enfin nous ne pouvons dans ce tableau très pessimiste, ne pas évoquer les 113 féminicides qui ont eu lieu dans notre pays en 2021. Une femme est morte tous les 3 jours sous les coups de son conjoint et ce chiffre pourrait être minoré du fait d’affaires encore en cours. Même si ce chiffre est en légère diminution par rapport à 2020, c’est intolérable et les mesures adoptées par le gouvernement sont diversement appliquées selon les lieux et les personnes recueillant la plainte. Le respect de l’autre doit faire l’objet d’un apprentissage dès les premières années de la scolarité, afin de combattre un machisme qui, à l’heure actuelle, a tendance à se développer.

Pour le CNAFAL, il est grand temps que la journée des droits des femmes ne soit plus un long catalogue des défaillances constatées et des progrès restant à réaliser, mais une vraie journée où nous fêterons l’égalité homme / femme et ou les hommes et les femmes seront libres et égaux en droits.

Pellé-Printanier Marie-Odile
Vice-Présidente

Ciszewski-Lallemand Marie
Secrétaire générale

Nicole Damon
Membre du Bureau

Bonnet Louisette
Membre du Bureau