Après une discussion sur les grandes lignes de la politique familiale, au cours de laquelle nous avons défendu les principes du CNAFAL, Constance Bensussan nous a présenté les chantiers prioritaires à venir ; tout en nous indiquant qu’elle avait pris connaissance intégralement du dossier que nous lui avons fait parvenir.
- La lutte contre la pauvreté avec ses 3 volets : prévention, réduction, accompagnement, tout en s’appuyant sur le droit commun, la politique familiale, sachant que les enfants et les jeunes, de même que les familles monoparentales, sont particulièrement touchés.
Le CNAFAL a souligné être préoccupé, depuis plusieurs années, par ces problématiques.
Le CNAFAL a insisté sur ses demandes en politique familiale :
- allocation dès le 1er enfant,
- versement de la prime de naissance au 7ème mois de la grossesse,
- revenu pour les jeunes de 20 à 25 ans,
- la précarité qui touche les familles est souvent liée à des questions de logement (les expulsions locatives ont un coût pour la collectivité).
Constance Bensussan a été très intéressée par la démonstration du CNAFAL et a souhaité obtenir le numéro de Familles Laïques sur le sujet (n°110).
D’autant plus que la Présidence veut redéployer la politique familiale. Le CNAFAL, dans le champ précarité, a fait valoir qu’elle n’était pas que monétaire : il y a l’isolement, la dépression, l’absence de formation professionnelle, la qualité de l’accueil des personnes en difficultés, la nécessité d’être sur le terrain, la réforme du travail social.
- Le second chantier concerne la CNAF et la renégociation de la COG. Constance Bensussan met en avant la nécessité d’un effort important sur la garde d’enfant, en privilégiant les aspects collectifs (crèches, RAM,…), la redynamisation de la politique de soutien à la parentalité pour un meilleur développement de l’enfant.
Le CNAFAL a fait ressortir que les actions de soutien à la parentalité, ne devaient pas imposer une norme familiale, ce en quoi elle a été d’accord. De même, nous avons fait observer que les REAPP avaient fait l’objet d’un rapport critique de la Cour des Comptes. Pour la conseillère technique, il s’agit de redonner de la cohérence et de réorienter sur les familles en difficulté, de précarité.
Le CNAFAL partage ces orientations et insiste sur le rôle de la PMI, qui malheureusement, manque d’effectifs dans de nombreux départements, ce qui ne permet pas une détection rapide des problèmes.
- Le troisième chantier porte sur la protection de l’enfance et le rôle particulier de la PMI.
Le CNAFAL a mis en exergue son accord sur cet objectif, mais a souligné :
- la pénurie de médecins PMI et la difficulté de recruter ces médecins dans les départements,
- l’application très partielle, par conséquent, de la dernière loi sur la protection de l’enfance, et notamment les visites à domicile,
- la réforme de la formation des travailleurs sociaux, qui doivent changer de posture, face à la maltraitance (le chiffre des enfants décédés par maltraitance, ne baisse pas : 2 morts par jour, 98 000 signalements de maltraitance par an.
Nous n’avons pas eu le temps de développer avec notre interlocutrice, ce sujet, mais à plusieurs occasions, dans des écrits, tant comme pour les violences à l’égard des femmes, nous avons mis en cause l’idéologie familialiste… !