Certes le tarif de 23€ semble dérisoire et n’a pas été revalorisé depuis plusieurs années, toutefois le revenu des médecins généralistes a plus augmenté que la plupart des professions alors que le nombre d’actes effectués est resté stable. Cela est dû aux nombreux avantages dont les médecins bénéficient depuis plusieurs années et qui sont méconnus du grand public, alors précisons :
Si la consultation est officiellement à 23€, elle est à 28€ pour les enfants de moins de 2 ans et les personnes de plus de 85 ans et à 26 € pour les enfants de 2 à 6 ans.
A cela s’ajoute un forfait de 5€ par an pour chaque patient qui a signé un contrat médecin traitant. Pour les patients en maladie de longue durée, ce forfait annuel s’élève à 40€ en plus de la consultation annuelle de bilan de 26€.
Les tests de dépistage du cancer colorectal sont également rémunérés, que le médecin ait ou non prescrit ce dépistage (il suffit que le patient renvoie directement le test envoyé par l’assurance maladie) entre 50 et 100 tests effectués par les patients le médecin perçoit 430€, et entre 100 et 200 tests : 1030€
A chaque fois qu’un malade diabétique ou asthmatique entre dans le programme « Sophia », accompagnement personnalisé de l’assurance maladie, le médecin perçoit 46€ de rémunération et 23€ les années suivantes.
Bien sûr tout ceci est hors du ROSP (‘Rémunération sur Objectifs de Santé Publique), ancien PAP (Paiement à la Performance) qui s’élève en moyen à 5000 € par praticien.
Le mouvement actuel de contestation est loin de faire l’unanimité des praticiens et des organisations comme le SMG qui défend, à juste titre, le tiers payant comme un progrès social. Cependant, ce mouvement correspond à un véritable malaise de la part de cette profession qui a du mal à appréhender son avenir, confrontée entre désir de vivre comme tout à chacun et regret de la reconnaissance dont bénéficiait ses prédécesseurs. De plus les médecins ont souvent des difficultés à accepter les changements, rappelons-nous des réticences rencontrées lors de la mise en place de la carte vitale et de la mise en place de la CCAM. (Classification Commune des actes médicaux).
Il est donc important d’expliquer les enjeux, d’accompagner les médecins dans leurs démarches administratives, afin que cette réforme soit effective.
Marie-Odile Pelle Printanier
Vice Présidente du CNAFAL