Les nouvelles familles en Europe

La France, toujours très frileuse lorsqu’il s’agit de légiférer sur ces sujets, va de tergiversations en tergiversations. Nous l’avons constaté lors du   mariage pour tous. Cela se confirme actuellement avec la PMA pour toutes les femmes.

Les idées reçues pourraient laisser à penser que, sur ce thème, les pays du Nord de l’Europe seraient moins traditionnels et plus ouverts à l’évolution de la société que les pays méditerranéens. Ces derniers étant plus ancrés dans l’image  de la famille patriarcale. Là encore, l’Europe est là pour nous rappeler que les images de la société que nous nous faisons, ne sont pas toujours conformes à la réalité. Nous avons tout près de nous un pays tel que l’Espagne, bien plus progressiste que la France, pourtant pays des libertés et des droits de l’homme.

Au niveau du mariage entre personnes de même sexe, ce sont les Pays-Bas suivi de la Belgique (2003) qui les premiers ont adopté cette disposition. Ils ont rapidement été suivi par l’Espagne toujours précurseur puis par la Norvège, le Portugal, et la France en 2013. L’Allemagne, l’Autriche, la Finlande ont autorisé mariage homosexuel en 2017 seulement.

.En ce qui concerne la PMA (Procréation Médicalement Assistée) en France, les couples de femmes qui ont un désir d’enfant doivent aller dans d’autres pays : Belgique, Espagne,  Pays-Bas ou encore  Danemark. Dans l’Hexagone, la procréation médicalement assistée (PMA) n’est, à ce jour, réservée qu’aux couples hétérosexuels. Pour encore combien de temps ? La question de l’ouverture de la PMA pour tous et toutes a été débattue dans le cadre des États généraux de la bioéthique. Une loi devait être votée avant  la fin de l’année 2018, à ce jour elle n’a toujours pas vu le jour et il est question de la reporter en 2020

Du Danemark à la Belgique en passant par l’Espagne, le Royaume-Uni, la Suède, la Finlande ou encore plus récemment le Portugal et l’Autriche, nombreux sont nos voisins européens à avoir ouvert la PMA à tous les couples. Si l’on regarde en terme d’accès aux femmes seules, la France a de quoi se sentir isolée : l’Estonie, la Bulgarie, Chypre, la Grèce, la Lettonie, la Hongrie et la Pologne l’autorisent, sans aller jusqu’à l’ouvrir aux couples de lesbiennes. Comment expliquer ces disparités européennes et ce que beaucoup qualifient de retard français ? Elles tiennent pour beaucoup aux histoires et cultures locales. C’est ce qu’explique Daniel Borrillo, professeur en droit privé et spécialiste en droit de la famille.

A l’heure de la libre circulation des biens et des personnes due aux accords de Schengen il est difficile pour le citoyen européen de constater une telle différence entre les législations. Il serait temps que l’Europe joue son rôle pour plus d’égalité et de justice.

Marie-Odile Pellé-Printanier

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