L’ANFR compte relever sans scrupule les seuils d’exposition aux ondes électromagnétiques

Le CNAFAL dénonce un « Tour de passe-passe » mettant en danger la santé de la population française.

Durant l’été l’Agence Nationale des Fréquences Radio (ANFR) a ouvert une consultation publique concernant le relèvement du seuil d’attention pour les points atypiques[1], de 6V/m à 9 V/m.

Alors que l’agence comptait sur une consultation en catimini, 6 156 personnes se sont exprimées sur ce sujet pourtant technique, dont 5 500 ont fait part de leur opposition à ce projet.

La logique républicaine d’une consultation est de tenir compte de l’avis majoritaire. Tout au contraire, lors du Comité de dialogue de fin octobre, l’ANFR a clairement fait savoir qu’elle ne bougerait pas quant à son intention et que le passage au nouveau seuil devrait se faire en janvier 2026.

Très concrètement, cela conduira à ne plus intervenir auprès des opérateurs pour abaisser les niveaux d’expositions avant que ceux-ci atteignent 9V/m en moyenne, ce qui est insupportable pour les personnes sensibles aux ondes et préoccupant pour la santé de l’ensemble de la population.

Le CNAFAL dénonce

  • L’hypocrisie de la consultation quand tout est décidé d’avance ;
  • Le passage en force de l’ANFR sur un projet aussi largement contesté ;
  • L’argumentaire cynique de l’agence qui explique qu’elle relève le seuil, car elle pressent ne plus être en mesure de gérer le nombre de sites dépassant ce seuil dans un proche avenir, ce qui revient à considérer les normes comme une variable d’ajustement et non un outil de protection du public ! Inacceptable.

Dans ce domaine comme dans tous les autres, le CNAFAL demande sans concession :

  • Non seulement de ne pas subordonner les seuils de protection d’exposition qui impacteront la santé de nos concitoyens à des visées économiques.
  • Mais également d’appliquer impérativement le « principe de précaution » inscrit dans notre constitution en faveur de la meilleure protection possible de la santé de nos concitoyens.

Il est plus encore du devoir de l’Etat de veiller à la sobriété électromagnétique inscrite dans la LOI no 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques (dite Loi Abeille) dont l’esprit est bafoué par l’agence sensée veiller à son application et dont les « arrangements techniques » auront inévitablement  des conséquences sur  la santé de la population.

Patrick Belghit,
Président du CNAFAL.

Claude Rico,
Vice- Président du CNAFAL.

François Vetter,
Co-responsable Santé/Environnement.


[1]Il s’agit du seuil au-delà duquel il est demandé aux opérateurs d’intervenir pour abaisser le niveau d’exposition du public

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