QUEL ETIQUETAGE NUTRITIONNEL ?

En premier lieu, le CNAFAL rappelle que les coûts humains, sociaux, économiques des maladies chroniques liées à la nutrition représentent en France:

  • 365 500 cas de cancers en 2011
  • 180 000 décès liés aux maladies cardiovasculaires
  • 17% de la population sont concernés par l’obésité
  • 3 millions de femmes sont atteintes d’ostéoporose

Face à ces problématiques de santé publique, les pouvoirs publics ne sont pas restés les  « bras croisés », et ont notamment multiplié les recommandations nutritionnelles. Chacun sait qu’il  faut consommer 5 fruits et légumes par jour  ou pratiquer régulièrement une activité physique. Ces mesures sont complétées par des chartes d’engagement volontaire des industriels en matière de réduction de l’utilisation du sel, des lipides, des acides gras saturés et des sucres ajoutés.

Il n’en demeure pas moins qu’on peut encore constater un manque d’ambition dans la lutte contre l’obésité,  difficilement prise en compte par les industriels et les distributeurs souvent obnubilés par leurs intérêts économiques. D’un autre côté, la baisse du pouvoir d’achat est loin de favoriser le libre arbitre du consommateur qui ploie sous les dépenses contraintes.

 Quelle réglementation ?

La déclaration nutritionnelle provient d’une mesure d’un règlement européen dit « INCO », reprise dans la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.

Cette réglementation impose la mention de certaines informations telle que la valeur énergétique ou la quantité des matières grasses et d’acides gras saturés. Cette obligation d’information se concrétise  par un système de « code couleur ». Et c’est le LOGO dit « Nutri-score » qui a été retenu dans le cadre de l’expérimentation, arrivée à son terme. Défendue par des sociétés savantes et des associations de médecins, de consommateurs et de patients, ce logo, qui entrera en vigueur début avril,  répartit les produits en fonction de leur qualité nutritionnelle, du A au E, du vert au rouge.

Si le CNAFAL est favorable aux mesures concernant la prévention et la santé publique, il salue la mise en place d’une information à 5 couleurs concernant la qualité nutritionnelle tout en déplorant son absence de caractère obligatoire. Pour autant, ce système d’étiquetage ne doit pas faire perdre de vue aux consommateurs que c’est souvent une consommation inappropriée ou déséquilibrée qui est nuisible à leur santé.

Oui, l’information du consommateur est importante, mais son éducation et sa formation à l’alimentation dès son plus jeune âge sont fondamentales.

Patrick Charron,
Co-responsable du secteur Consommation.

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