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Communiqué de presse

Pédocriminalité dans l’Église

Après deux ans et demi d’enquête, la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique, présidée par Jean-Marc Sauvé, a enfin remis son rapport.

    En France, comme dans de nombreux autres pays, ces agressions sexuelles ont été nombreuses, dévastatrices, et elles ont continué d’être couvertes par la hiérarchie catholique.

    Un rapport accablant, au-delà de ce que l’on peut imaginer.

    Le bilan de ce rapport est d’autant plus explosif qu’il a été dressé sur des bases solides, un travail d’enquêtes minutieux et notamment l’écoute des victimes.

    Ainsi, ce rapport Sauvé, rendu public mardi 5 octobre, donne, à ces violences selon certains médias, une autre dimension : « celle d’un scandale massif mettant en cause non seulement le fonctionnement des institutions de la première religion de France, mais certains de ses dogmes ».

    Les conclusions rendues sont on ne peut plus glaçantes, il est en effet estimé à près de 330 000 le nombre total de victimes de viols et d’abus sexuels dans cette institution par des prêtres ou des laïcs s’y rattachant.

    Enfin, ce rapport mentionne que l’Église catholique est ainsi, hors les cercles familiaux et amicaux, le milieu dans lequel la prévalence des violences sexuelles est la plus élevée.

    Ces chiffres terribles ne doivent pas faire oublier plusieurs choses.

    La première est que, si les agressions sexuelles ont fortement diminué entre 1970 et 1990, depuis cette date elles ne décroissent plus, ceci malgré la libération de la parole, la fin de l’omerta et une moindre part de l’Église dans notre société.

    La seconde et selon les conclusions de ce rapport, « il faut se départir de l’idée que les violences sexuelles dans l’Église catholique ont été éradiquées, (et) que le problème est derrière nous ».

    La troisième est de constater que, selon Nathalie Bajos, sociologue de la commission Sauvé « l’Église est un observatoire de la domination masculine ». Effectivement, les victimes sont dans leur immense majorité des jeunes garçons.

    Et maintenant ! Que va faire l’Église ?

    Après avoir exprimé sa « honte » et son « effroi » à la remise de ce rapport, l’heure serait aux réparations et aux réformes.

    Le CNAFAL s’interroge, au-delà de cet horrible scandale, sur les leçons que saura en tirer cette institution, institution qui a longtemps posé comme principe la dissimulation et la non-dénonciation de délits pénaux.

    Pour le CNAFAL, cette institution, face à ses dysfonctionnements caractérisés par des abus sexuels massifs et systémiques, doit se poser plusieurs questions :

    • sur sa responsabilité, vis-à-vis de tous ces jeunes, abimés de manière souvent irréversibles. Selon Muriel Salmona, psychiatre, les dégâts occasionnés par les abus sexuels dans l’enfance et l’adolescence sont considérables et se prolongent dans la vie d’adulte ;
    • sur sa responsabilité encore vis-à-vis de la société, sur son intolérance face à l’évolution de la société, (contraception, IVG, mariage pour tous, PMA, célibat des prêtres), car la question du célibat des prêtres est toujours d’actualité, elle marginalise l’Eglise dans nos sociétés qui tendent à évoluer. L’égalité hommes/femmes n’est pas respectée dans cette institution ;
    • sur le secret de la confession, depuis la séparation de l’Église et de l’État, la loi de la République est claire à ce sujet. Il relève du secret professionnel, il est régi par le Code pénal, il s’applique donc obligatoirement aux prêtres et il n’est pas applicable dans les cas où la loi impose ou autorise la révélation du secret aux autorités habilitées.

    Le CNAFAL est un mouvement laïque. Adhérent aux UDAF (Union départementale des associations familiales) et sur le plan national à l’UNAF, il est également impliqué dans la protection de l’enfance et des mineurs.

    Le CNAFAL appelle le gouvernement, le Ministre des cultes et les parlementaires à une prise de conscience des violences sexuelles sur mineurs. Il est indispensable maintenant de faire appliquer la loi pour que les lieux religieux et à connotation religieuse, où sont accueillis des responsables de mineurs, ne soient plus des lieux de non-droit.

    Il appelle également à une prise en compte de la souffrance des victimes et à un véritable accompagnement de celles-ci. Des actions fortes, dépassant la simple repentance, doivent être entreprises, afin de s’assurer que tels drames ne se reproduisent plus.

    Cette institution doit se réformer et donc rattraper son retard sociétal pour être en harmonie avec une société laïque et républicaine qui évolue, pour être plus progressiste et tolérante.

    Julien Léonard,
    Président du CNAFAL.

    Claude Rico,
    Vice-président du CNAFAL,
    06 84 24 27 75.

    Marie-Odile Pellé-Printanier,
    Vice-Présidente du CNAFAL,
    06 85 88 60 78.

    Le CNAFAL

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