Familles Laïques

Le site du Conseil National des Associations Familiales laïques (CNAFAL), association agréée d'aide aux consommateursNous connaitre

Consommation

Les consommateurs à l’école de l’agroécologie

Produire autrement, respecter l’environnement, protéger la santé animale et humaine, favoriser l’agriculture de proximité et rentable…. étaient au programme de la journée de formation au lycée de Précieux. 180 élèves des lycées agricoles de la Loire, des professeurs, des paysans, des consommateurs ont participé à des ateliers sur les lieux de production. Lors de l’accueil des participants, la déléguée du cdafal a rappelé pourquoi notre association s’était associée à cette formation.

Quelques éléments de formation de cette journée.
• Le MAÏS POPULATION… un maïs de pays dont le paysan produit lui-même la semence au lieu de l’acheter – une semence adaptée au sol et au climat local – le paysan n’est plus dépendant des firmes qui les commercialisent. La productivité est presque équivalente mais à moindre frais.
• Les SOINS VÉTÉRINAIRES aux veaux qui ont des diarrhées néonatales, avec des préparations aux huiles essentielles qui évitent les recours aux antibiotiques dont l’expansion a favorisé l’émergence de germes résistants dangereux tant pour les animaux que pour les humains.
• Le CO-COMPOSTAGE des déchets verts de collectivités mélangés aux résidus des fermes et épandus à terme sur les terres agricoles.
• Des AJOUTS POUR LES COMPOSTS ET LES FUMIERS à base de tourbe “ ensemencée ” avec des préparations à base de pissenlit, ortie, camomille, valériane, qui agissent comme un levain pour donner un fertilisant de qualité supérieure qui se vérifie sur les parcelles les ayant reçues par rapport à celles ne les ayant pas eues.
• Une FABRICATION D’UN TRIANGLE D’ATTELEAGE sur la ferme avec plans et modes opératoires mis à disposition par une association de paysans.
Présentation du Cdafal 42 et de ses objectifs en matière de
consommation et d’environnement
Nous sommes très heureux de participer à cette journée avec vous, jeunes en formation, sur le thème de l’agroécologie. C’est pour nous une passerelle entre deux mondes qui ont besoin d’échanger pour mieux se comprendre, se connaître.

Le CDAFAL (Conseil Départemental des Associations Familiales Laïques de la Loire) est une association familiale agréée association de consommateurs qui compte près de 500 adhérents. Il gère un service juridique consommation (logement, vie quotidienne, litiges). Il est représenté dans divers instances officielles. Il travaille sur la santé, la bioéthique et l’environnement.

Le CDAFAL développe le concept de consommation citoyenne :
– respect de la santé des consommateurs bien sûr,
– respect de la santé de ceux qui produisent,
– respect de l’environnement,
– respect des conditions de travail et de rémunération des producteurs et des transformateurs.
Alors là, aujourd’hui, avec le tournant que nous espérons fécond de l’agroécologie, nous disons :
– oui à la moindre dépendance des exploitations aux firmes agrochimiques,
– oui aux préparations naturelles peu préoccupantes (purin d’ortie ou de fougère, par exemple),
– oui aux méthodes biologiques de protection des végétaux,
– oui à la diminution des antibiotiques en médecine animale,
– oui à une attention majeure aux abeilles indispensables à la pollinisation,
– oui à la diminution des engrais minéraux au profit de l’azote organique,
– oui au respect de l’eau, des sols, de l’air et de la biodiversité,
– oui au développement d’une agriculture biologique,
– oui aux circuits courts y compris pour la restauration hors foyer,
– oui au développement des produits fermiers,
– oui au droit de ressemer sa propre semence,
– oui à une agriculture sans OGM,
– oui à des installations à taille humaine génératrices d’emplois pour des paysans rémunérés décemment pour le fruit de leur travail,
– oui à toute forme d’information mutuelle entre paysans et consommateurs qui génère la compréhension et l’empathie,
– oui au dialogue,
– oui au respect de la santé de celles et ceux qui produisent et de celles et ceux qui consomment,
– oui à l’autonomie maximale des exploitations tant sur le plan des protéines que de l’énergie.

Nous formons des vœux pour que vous soyez des acteurs porteurs de changements
aussi bien en tant que consommateurs qu’en tant que futurs professionnels.

Nous sommes tous responsables de notre agriculture et de notre environnement et
nous espérons que cette journée contribuera à renforcer la prise de conscience de tous.
Petit rappel des actions faites par le CDAFAL 42

Historiquement avec notre association nationale, nous avons agi dans le dossier de l’hormone laitière et l’hormone bovine. Les Américains voulaient importer dans les années 1995 (au siècle passé !) du lait et de la viande hormonée en Europe. La vieille Europe a résisté. Ces produits n’y entrent pas pour le moment. On croise les doigts pour que les accords transatlantiques ne détricotent pas ces acquis.

Nous avons participé aux travaux sur la traçabilité de la viande bovine obtenue après la crise de la « vache folle » et ses bûchers dantesques en Grande-Bretagne. Avant, tout était étiqueté « bœuf » depuis le taurillon, la génisse, la vache, voire la vache dite « de réforme ».

Puis ce fut le dossier des OGM avec à nouveau maille à partir avec l’Amérique. Le positif, c’est qu’il n’y a pratiquement pas de cultures OGM en France, que les aliments qui en contiennent plus de 0,9 % doivent être étiquetés et que cela a été dissuasif pour la grande distribution qui a joué la carte du non OGM. Le négatif, c’est que les OGM sont dans la nourriture animale (soja notamment) sans qu’on ait le droit de le savoir car on n’a pas obtenu l’étiquetage.

Parallèlement, au niveau national et au niveau de la Loire, nous avons participé à la naissance des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) : 8 en Rhône-Alpes en 1998, 24 dans la Loire, plus 11 structures reliées à l’association « De la ferme aux quartier », plus les « Jardins d’Oasis » à St-Just/St-Rambert et « Jardins de Cocagne » à Roanne. Le concept, c’est un contrat à l’année qui lie le consommateur à des paysans pour un panier de légumes et autres produits de la ferme livrés sur un point de contact.

Ces travaux de réflexion et ces actions ont été menés avec des paysans et des environnementalistes. À la Commission départementale d’orientation agricole (CDOA), il y avait aussi des chasseurs qui, œuvrant pour la biodiversité animale et végétale, rejoignaient ainsi les préoccupations des consommateurs et des environnementalistes.

L’ouverture aux pêcheurs s’est faite dans le département au sein du collectif Loire Amont Vivante en 2002 avec à nouveau les associations de défense de l’environnement. L’objectif était de restaurer la qualité du fleuve Loire et de ses affluents, car c’est dans notre département que la Loire est la plus abîmée.
En ce qui concerne Grangent, c’est toute l’histoire du bassin stéphanois est sédimentée au fond du barrage : les mines, la métallurgie, la sidérurgie ont laissé métaux lourd et PCB. Une pollution organique importante issue des stations d’épuration de Haute-Loire et des lessivages des sols complètent le tableau.

En 2003 nous avons pris un virage important en découvrant les problèmes du barrage de Villerest (sur la Loire, en amont de Roanne) lors d’une journée avec les élus de tous niveaux, les collectivités, les instances représentant l’État, l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, l’Établissement public Loire. Le problème était le développement gigantesque d’algues dans le barrage avec ses conséquences… manque d’oxygène dans l’eau, disparition des espèces de poissons dites « nobles », non transparence de l’eau, problème de potabilisation de l’eau en aval… La cause majeure était identifiée : le barrage avait reçu, depuis sa construction en 1984, tous les effluents de la station d’épuration de St-Étienne qui, à l’époque, traitait le phosphore seulement à hauteur de 30 %. Or, à l’époque, les produits pour lessive et ceux pour lave-vaisselle contenaient beaucoup de phosphates : les « Stéphanois » comme les « autres humains » en rejetaient de 900 à 1 900 milligrammes par jour en allant aux toilettes ! Ces effluents étaient apportés par le Furan dans la Loire à Andrézieux. Ils s’ajoutaient à ceux à forte teneur en phosphore venant des stations d’épuration (STEP 42-43) et des lessivages agricoles.

Après maintes condamnations et amendes de l’Europe, la station d’épuration de l’agglomération stépha-noise est maintenant aux normes. Elle traite plus de 80 % du phosphore… le reste continue d’aller dans la Loire ; mais ce qui est dans le barrage y reste et personne n’est capable de dire pour combien de temps ! Entre-temps, les phosphates ont été interdits dans les lessives en 2007, dans les produits lave-vaisselle en 2015 sauf pour les produits destinés aux collectivités et aux entreprises, hôpitaux…

Les algues, elles, ont débordé sur la Loire en aval, dans le port de Roanne et dans le canal de Roanne à Digoin. L’été, le maire de Villerest doit parfois prendre des arrêtés d’interdiction de baignade à cause d’algues toxiques. (Voir photo)

À la suite de cela nous avons eu une proposition de financement de l’Établissement Public Loire pour une action d’information en direction des consommateurs. Nous avons travaillé et produit le livret « phosphate ». Le fil conducteur était « tous responsables ».

Nous avons continué avec les nitrates et les pesticides – livrets, conférences publiques, expo, diaporama. Nous avons complété avec des fiches purin d’ortie, compost, pesticides, fertilisation du jardin à l’usage des jardiniers amateurs, puis avec un dépliant sur l’évolution de la réglementation pesticides.

Nicole Damon

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