Le site du Conseil National des Associations Familiales laïques (CNAFAL), association agréée d'aide aux consommateursNous connaitre
Pompiers pyromanes, avons-nous dit à propos de Macron et des consorts qui veulent réviser cette loi centenaire, justement parce qu'elle est centenaire et ne prendrait pas en compte l'Islam, entre autres.
Voudrait-on réviser aussi la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, au prétexte que des inégalités demeurent 219 ans après ? Il est du devoir d’un Président de la République de défendre les textes fondateurs et non d’en faire un sujet de polémique et de diversion, quand la situation sociale du pays se détériore. Car telle est la question de fond !
Jugez par vous-même :
C’est ce que le philosophe Marcel Gauchet, appelle fort justement « la sortie de religion », c’est-à-dire la fin de l’organisation religieuse des sociétés.
« Ces français issus de l’immigration sont moins religieux et plus sensibles au pluralisme religieux que certains peuvent le penser ; ils ne sont pas en dissidence politique par rapport aux institutions ; ils ne sont pas tombés dans une culture de « l’assistanat », oublieux des valeurs du travail et de l’ambition, leurs mœurs et leurs attitudes ne sont pas exempts de tolérance et ils sont conscients des difficultés de l’intégration tout en ayant une proximité forte aux autres français. En cela, on peut parler de français comme les autres ».
Ce que le CNAFAL a toujours dit depuis 30 ans :
Autrement dit, même s’il y a des difficultés qui ne sont pas niées, l’intégration à la française « ça marche ». Mais pour s’intégrer, il faut être deux. La population qui accueille, qui doit être accueillante, ouverte, ce qui ne veut pas dire qu’elle accepte n’importe quelle pratique ou coutume, et la population accueillie. Le rejet continu crée des stigmates qui sont brandis ensuite par une minorité et retournés à la fois sur le registre de la victimisation et à la fois sur le registre de la revendication identitaire. On se construit toujours par rapport à l’autre et parfois en opposition à l’autre. Cette réaction est minoritaire et instrumentalisée par des groupe politiques extrémistes essentiellement salafistes, et où le contexte international joue un rôle déterminant (délocalisation, 1ère guerre d’Irak, luttes d’indépendances).
Lorsqu’on interroge les français d’origine maghrébine, 66% se déclarent musulmans, 8% catholiques et 20% sans religion. En comparaison, environ 65% de la population française, âgée de plus de 18 ans, se déclarent nés de confession catholique et 28% sans religion. Mais 64% des français se déclarent aussi agnostiques ou athées. 36% se déclarent croyants, mais la moitié d’entre eux, soit 18% se déclarent pratiquants occasionnels. Autrement dit, lorsqu’on lance un débat pour aménager la loi de 1905, que ce soit sous la pression de l’Eglise Catholique ou de certains élus complaisants à propos des pratiquants musulmans, on veut « tordre » la république pour une minorité de citoyens, et le prétexte de la pratique religieuse de l’Islam vise surtout à faire de nouvelles concessions pour que l’Eglise Catholique reconquière son emprise sur la société. C’est d’ailleurs le sens du discours de Latran et l’objectif décrit par Sarkozy dans son livre : « La République, les religions, l’espérance.
« L’affiliation » religieuse, pour les enfants d’immigrés, montre peu d’écart avec le reste de la population. En revanche, à la 2ème génération née en France, il y a une baisse brutale et on compte 2 fois moins de musulmans et 35% qui se déclarent sans religion !
Mais l’ascendance joue beaucoup dans l’orientation religieuse : la mixité et la 2ème génération corrèlent ce résultat : les trois quarts de la seconde génération sont issus de mariages mixtes !
Autrement dit le « mélange » est en quelque sorte bénéfique : avoir un père ou une mère d’origine maghrébine sur ses deux parents, entraîne une perte de l’affiliation musulmane. Le même phénomène a été constaté dans les mariages mixtes juifs/catholiques, où l’on constate chez les enfants, un abandon des pratiques religieuses, au grand dam de certains rabbins ! Et se mélanger, c’est s’intégrer !
Conclusion :
Jean-Marie Bonnemayre,
Président du CNAFAL,
06 23 82 80 22
Jean-François Chalot,
Secrétaire général,
07 89 05 54 64
Le CNAFAL
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Familles Laïques est la revue trimestrielle du CNAFAL. Elle est le reflet des positions du CNAFAL et s’appuie sur l’actualité.