Dérives sectaires

Au cours des  années  soixante-dix,  des parents dont les enfants avaient notamment été recrutés par la « secte Moon » avaient, à  Rennes, créé  la  première association de défense de la famille et de l’individu (Adfi)  qui  devait  essaimer. Quelques années  plus  tard,  l’écrivain Roger Ikor créait le Centre contre les manipulations mentales. Les deux associations reconnaissaient la difficulté de légiférer, en démocratie, contre  des mouvements  qui regroupent des majeurs  et s’attachaient à dénoncer non  les  idéologies qu’ils véhiculaient mais leurs agissements répréhensibles et parfois délictueux.

A la fin  de l’année 1995,  deux  événements simultanés font de ce problème de société  un objet  de débat  politique  qui fait l’unanimité à gauche comme à droite.

Les massacres de 1’ordre du temple solaire  sont suivis  quelques  jours après par la publication du rapport parlementaire de Jacques Guyard, « Sectes en France».

Ce document ne prône pas l’instauration d’une législation spécifique mais exprime le  souhait  que  soit  créée  une  instance interministérielle chargée  du suivi  du sectarisme. Dans  la foulée, un  observatoire est créé, bientôt remplacé par la Mission interministérielle de lutte contre les  sectes, transformée en Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre  les  Dérives Sectaires ou Miviludes.

Ce changement  n’était pas que sémantique, il visait à intégrer l’idée que l’Etat ne devait pas combattre des mouvements au risque de porter atteinte au principe de laïcité mais  les  agissements qui  les faisaient dériver. A l’heure actuelle, cette instance, à laquelle sont  affectés, par détachement, des fonctionnaires issus de divers ministères concernés, est présidée par Serge Blisko.

A l’heure actuelle, les deux associations subventionnées, l’Unadfi et le Centre Roger Ikor, se réfèrent  à l’idéal laïque. En revanche, des universitaires, parfois défenseurs de la laïcité, pourfendent les associations,  les commissions  parlementaires et la Miviludes.

A leurs yeux, c’est  la laïcité qui justifierait que l’Etat  (et même les associations) s’abstiennent de toute intervention susceptible de contrarier les libertés de choix et de conscience.

Le Cercle laïque  pour  la prévention du sectarisme (Clps) a été créé  en 2002. Bien sûr, à ses yeux (et le président de la Miviludes, présent à sa  dernière rencontre dans les Vosges le 17 mai dernier est intervenu dans ce sens), l’Etat doit au contraire  intervenir  parce qu’il  est dans ses missions de protéger les plus faibles.

Le Clps, attaché au service public, s’in­ quiète des déductions fiscales accordées aux donateurs de fondations dont l’objet est  d’aider financièrement des  écoles privées hors  contrat. La liste des établissements ainsi aidés n’est pas rendue publique. Le Clps  souhaiterait être rassuré: des écoles irrespectueuses des droits  de l’enfant ne seraient-elles  pas indirectement aidées par  la puissance publique? L’association a également travaillé sur les dérives de mouvances ésotériques, présentes entre autres dans le sud de la France et qui œuvrent sous le couvert de défense du bio, de l’économie solidaire ou  de 1 ‘enseignement alternatif… et hors contrat. Elle se félicite du soutien indéfectible, en Ardèche, de la Fol et de ses militants qui l’ont rejointe et  lui  exprime ses remerciements, ainsi  qu’aux autorités administratives qui, dans le département, lui accordent un écoute bienveillante.

Gilbert Klein

 Pour plus de précisions :

http://actu-sectarisme.blogspot.com
Pou
r obtenir des informations ou de l’aide, téléphoner au 06 52 15 76 56

(accueil anonyme  si nécessaire) ou

s’adresser à la Fol Ardèche

Article tiré de la revue ENVOL n°642 éditée par la FOL 07 

http://fol07.com/

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