Le site du Conseil National des Associations Familiales laïques (CNAFAL), association agréée d'aide aux consommateursNous connaitre
De nombreux militants du CNAFAL, investis dans le domaine de la santé, ont participé aux journées du Conseil National de la Refondation en santé créées par le gouvernement dans chaque département, énième comité Théodule laissant croire à une consultation citoyenne.
En fait, au cours de ces journées, nous avons davantage assisté à un état des lieux qu’à un laboratoire d’idées. Les usagers de la santé du CNAFAL n’ont pas attendu ces CNR pour dénoncer la situation du système de santé et faire le constat de l’état dramatique de l’hôpital public en France.
La déliquescence et les fermetures multiples de ces établissements ont des conséquences dramatiques, non seulement pour les patients, mais aussi pour leurs familles. Les coupes budgétaires massives mises en place par les gouvernements précédents avaient déjà entraîné des conséquences plus que désastreuses sur l’hôpital.
Les hôpitaux sont au bord de l’asphyxie, ils manquent de moyens financiers et ne trouvent pas de personnel soignant pour exercer dans leurs établissements. Tous les soignants sont au bord de l’épuisement : médecins, internes, aides‑soignantes, infirmières. D’ailleurs beaucoup de ces dernières ont quitté l’hôpital, alors qu’elles y occupent une place prépondérante. Certains internes, avec les gardes, réalisent jusqu’à 90 h de travail par semaine, de quoi les dégoûter à tout jamais de la médecine. Des services ferment des lits faute de personnel, avec des répercussions directes sur la rapidité de prise en charge et la qualité des soins.
Certaines interventions ont dû être reportées. Les médecins eux-mêmes dénoncent la dangerosité de ces retards de prise en charge qui vont aggraver certaines pathologies.
L’augmentation des déserts médicaux, et tout dernièrement, la grève des généralistes, accentuent le malaise et conduisent les malades à se rendre dans les services d’urgence des hôpitaux, où ils attendent parfois jusqu’à 4 jours avant d’être pris en charge.
La détresse des familles est d’autant plus grande que la plupart d’entre elles voient leur situation financière se dégrader. Il est navrant de devoir faire le constat que le gouvernement a mis en place une politique visant à faire supporter une part de plus en plus importante des coûts de santé aux patients et à leurs familles, tout en faisant preuve d’une complaisance coupable envers les cliniques privées et les groupes d’assurances privés.
Il est grand temps que le gouvernement mette en œuvre des mesures concrètes pour renforcer l’hôpital public et garantir à tous les citoyens un accès à des soins de qualité. Seule une action rapide et décisive permettra de limiter les dégâts.
Certes, le CNAFAL est conscient que l’augmentation du nombre de médecins ne peut-être immédiate, mais des mesures pratiques telles que l’augmentation conséquente du salaire des infirmières à l’hôpital, la suppression de la tarification à l’activité,T2A, la simplification des démarches administratives, l’exercice conjoint hôpital/libéral pour les médecins, permettraient une bouffée d’oxygène et à terme pouvoir sauver l’hôpital public.
Le CNAFAL l’espère, mais craint que ça ne soit pas là l’esprit des futures mesures.
Nicole Damon,
Secrétaire générale adjointe,
Coresponsable du secteur Santé.
Marie-Odile Pellé-Printanier,
Vice-Présidente,
Coresponsable du Secteur Santé.
Le CNAFAL
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Familles Laïques est la revue trimestrielle du CNAFAL. Elle est le reflet des positions du CNAFAL et s’appuie sur l’actualité.