Le site du Conseil National des Associations Familiales laïques (CNAFAL), association agréée d'aide aux consommateursNous connaitre
A l’heure actuelle, où les réformes sont mises en place à la « hussarde» par le gouvernement on peut se demander si le mot solidarité a encore un sens.
En 1945, alors que la France sort d’une guerre dévastatrice, le Conseil National de la Résistance a le courage de créer la sécurité sociale avec le principe fondamental « chacun cotise selon ses moyens, et reçoit selon ses besoins », un plan complet fondé sur l’universalité et la solidarité.
Depuis plusieurs années on assiste à une lente évolution vers le libéralisme : médicaments non remboursés, dépassements d’honoraires, absence de médecins généralistes dans certains secteurs géographiques… La santé devient de plus en plus une « marchandise » dont on négocie le prix.
Quand Emmanuel Macron promet pour 2022, « lunettes, prothèses dentaires et auditives prises en charge à 100% », il ne dit pas qui prendra en charge : la Sécurité sociale ou les complémentaires, ni sur quelle catégorie de prothèse le remboursement total s’appliquera.
Si les complémentaires doivent rembourser plus, les cotisations augmenteront. Ne pas oublier que la cotisation aux mutuelles comprend outre les frais de gestion, des frais dits « d’acquisition », c’est-à-dire la publicité (il s’agit parfois de dépenses de prestige : sponsoring de voiliers de course).
« MA SANTE 2022 » : réforme ambitieuse ou écran de fumée ? Cacher les déserts médicaux avec la création de 4000 postes « assistant médical » financés par l’Etat, le numérus clausus supprimé, mais 9000 médecins formés par an, ce qui est à peu près le chiffre actuel, l’aide accrue à la médecine libérale…Est-ce une politique de santé ou encore une politique de soin ?
On peut être inquiets du financement futur des hôpitaux publics, notamment en matière de tarifs et d’investissement, le service public pourra-t-il continuer à jouer pleinement son rôle face aux organismes privés à but lucratif ?
L’hôpital est l’institution emblématique des valeurs humanistes. Chaque patient est unique. La relation humaine est une composante essentielle du travail hospitalier, la gestion ne peut pas répondre aux règles de rentabilité de l’industrie.
En ce qui concerne le « numérique, rien n’est fait pour supprimer la fracture numérique, on est obligé d’aller sur internet pour avoir de l’information sur ses remboursements de sécurité sociale, pour déclarer ses impôts, mais comment fait-on quand on n’a pas d’ordinateur, que l’on ne sait pas aller sur le réseau ou que le débit de transmission est insuffisant parce qu’on est en zone grise !
Quelle solidarité avec les retraités qui verront leur pouvoir d’achat diminué de 6 % en 3 ans ? Augmentation de la CSG, non revalorisation des pensions, augmentation de l’inflation, probable suppression de la pension de réversion… Combien de femmes veuves ayant peu cotisé, vont basculer au-dessous du seuil de pauvreté ?
La réécriture constitutionnelle voulue par l’exécutif ne constitue-t-elle pas « une condition indispensable à la création d’un système universel de retraite à points, distinguant les droits contributifs et les éléments de solidarité » ? A la veille d’une réforme des pensions et des retraites, n’est-ce pas une avancée supplémentaire dans le démantèlement du modèle social français ?
On peut reprendre les paroles de Stéphane Hessel, toujours d’actualité « C’est tout le socle des conquêtes sociales de la Résistance qui est remis en cause… »
Nicole Damon
Le CNAFAL
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Familles Laïques est la revue trimestrielle du CNAFAL. Elle est le reflet des positions du CNAFAL et s’appuie sur l’actualité.