Le site du Conseil National des Associations Familiales laïques (CNAFAL), association agréée d'aide aux consommateursNous connaitre
Ces "réserves de substitution", sont censées être remplies durant la période hivernale, afin de permettre aux agriculteurs de continuer à irriguer leurs cultures lors des périodes de sécheresse. Une mégabassine s’étend en moyenne sur une superficie de huit hectares.
La manifestation à Sainte Soline dans les Deux Sèvres contre les « mégabassines » a été le théâtre de violences qui interrogent.
Les 16 retenues, programmées par une coopérative de 450 agriculteurs avec le soutien de l’État, ont une capacité totale de six millions de mètres cubes. Le cout estimé à 70 millions d’euros est financé à 70 % par des fonds publics.
Elles sont présentées par l’agro-industrie et les pouvoirs publics, qui les subventionnent, comme « une solution pour s’adapter au changement climatique, puisqu’elles sont simplement alimentées par les eaux de pluie, en hiver ». En réalité, elles nécessitent des opérations de pompage, que ce soit des nappes phréatiques ou des cours d’eau. Ces pompages ont beau avoir lieu en hiver, ils accentuent la pression sur les ressources en eau, alors même que les nappes phréatiques peinent à se reconstituer. Les pertes liées à l’évaporation dans ce type d’ouvrages se situeraient par ailleurs entre 20% et 60%.
Le CNAFAL s’insurge contre l’emploi de deniers publics, pour des montants significatifs (subventions et frais considérables de maintien de « l’ordre ») pour un usage éco-nuisible, qui plus est pour des intérêts strictement privés. Ces fonds publics auraient été bien mieux employés à accompagner les agriculteurs vers des pratiques plus vertueuses.
En effet, les mégabassines servent essentiellement à alimenter des productions très gourmandes en eau, comme le maïs, majoritairement destiné à l’élevage industriel et à la spéculation céréalière. Elles servent avant tout les intérêts d’une minorité d’agriculteurs, et indirectement profitent aux acteurs agro-industriels, au détriment de solutions locales et paysannes du territoire et de la consommation de l’eau potable pour tous. En subventionnant ces ouvrages, les pouvoirs publics contribuent davantage à l’industrialisation de l’agriculture et à un usage accru d’engrais chimiques et de pesticides. Autant de substances qu’on retrouve par la suite dans le milieu naturel.
Le CNAFAL constate que le ministre de l’Intérieur reste sur la même position clientéliste vis-à-vis d’un certain syndicat, pour lui, les manifestants écologistes sont des « écoterroristes ». Ainsi il a mis en place un système démesuré de protection d’un terrain sur lequel il n’y avait ni bâtiment ni engin de travaux, avec un nombre considérable de gendarmes, policiers et hélicoptères. « C’était un scénario écrit d’avance » que certains groupes radicaux rentrent en conflit avec les forces de l’ordre, éclipsant le débat sur le partage de l’eau.
Le CNAFAL s’indigne que les secours n’aient pu intervenir auprès des blessés, sous prétexte de sécuriser les véhicules du SAMU ; les observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme demandaient à Madame la Préfète de « laissez passer les secours d’urgence ! il y a entrave par les forces de l’ordre à l’intervention des secours pour une situation d’urgence absolue« . C’est de la non-assistance à personne en danger.
Le CNAFAL se montre très critique vis à vis des positions que prend le gouvernement sur les objectifs et les moyens à mettre en œuvre pour répondre à l’évolution du changement climatique. La pénurie d’eau, ce bien commun, se fait déjà sentir et doit être au cœur des réflexions et des actions de tous les responsables politiques, de tous les citoyens.
Julien Léonard,
Président.
Claude Rico,
Vice-Président.
Nicole Damon,
Secrétaire générale adjointe.
François Vetter,
Membre du Bureau.
Le CNAFAL
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