Le site du Conseil National des Associations Familiales laïques (CNAFAL), association agréée d'aide aux consommateursNous connaitre
L’UNAF : une rénovation ratée qui conduit à un immobilisme mortifère.
En juin 2015, la démission anticipée du Président de l’UNAF François FONDARD autorise l’arrivée à la présidence d’une nouvelle élue, femme qui plus est, dans une institution plutôt patriarcale d’inspiration. Son projet ambitieux affichait un changement de méthode et une promesse de rénovation.
Pourtant, présage ou pressentiment, dans une note d’analyse politique interne mais dont la Ministre des familles a une copie, j’intitulais la séquence que nous venions de vivre du titre « Faut que tout change pour que rien ne change » en référence au film de Visconti, Le guépard. Malgré cela, le CNAFAL ne fermait aucune porte et nous avons continué malgré les imperfections à défendre à l’intérieur de l’UNAF sur la problématique familiale ce qui a été, toujours été, nos fondamentaux. Rappelons aussi, que nous sortions d’un affrontement interne et externe de l’automne 2011 à décembre 2014 à propos du Mariage pour tous qui a laissé des traces indélébiles à l’intérieur de l’UNAF qui n’avait su respecter les différents courants d’opinion sur ce sujet et l’UNAF en étant partisane avait oublié sa fonction de représentation de toutes les familles et qu’elle était une institution de la République et non la porte-parole d’un courant ultra conservateur.
On aurait pu espérer, fut-ce insensiblement, un changement de posture, une ouverture. Il a fallu déchanter : au 1er trimestre 2016, l’affaire LIRE ET FAIRE LIRE de Paris et de la Région parisienne n’entraine aucune réaction de l’exécutif de l’UNAF. Auparavant, nous avions constaté le renforcement du pôle catholique conservateur lors de l’élection au CESE en négation de tout respect du pluralisme tel que le définit la loi de juillet 1975 régissant les relations entre les mouvements familiaux et l’UNAF!
Ce n’est pas l’octroi d’un poste supplémentaire au Conseil d’administration qui peut changer le tropisme habituel de l’institution depuis 2005, à savoir, verrouillage de l’appareil, domination d’une idéologie ultra catholique dans une France prête à en revenir aux heures de gloire du maréchal Pétain. C’est aussi la Collecte de la Mère et de l’Enfant qui s’effectue, rappelons-le, sous l’égide des pouvoirs Public et en particulier de la Ministre des familles, et dont les dons sont uniquement reversés à des organisation dont celle du Professeur Lejeune! C’est ainsi qu’à l’automne 2016, un directeur d’UDAF à la journée des Directeurs peut s’afficher avec un T-shirt de la Manif pour tous, sans qu’on le fasse sortir de la salle! Manquement grave à toute éthique, à toute neutralité surtout quand on est dans cette fonction, que l’on a la charge de la protection des personnes vulnérables et que l’on a prêté serment devant un(e) président(e) de Tribunal.
Où est la laïcité de la fonction, où est la neutralité alors que forcément les personnes sous tutelle ne sont pas toutes hétérosexuelles!
Que dire aussi du blocage de l’amendement de 2 sénatrices socialistes visant à abolir le vote au suffrage familial à l’intérieur de l’UNAF alors que 4 mouvements fondateurs à but général en présence de la Ministre se sont prononcé pour sa disparition ?
Que dire aussi de « l’accident postal interne à l’UNAF» du mois de juillet 2016 qui nous a gratifié du matériel de propagande de François FILLON ?
Que dire aussi de la présence au mouvement politique « Sens commun » à la table ronde des mouvements familiaux au Sénat. C’était une première ! L’UNAF est restée silencieuse face à une invitation qui « écorne » d’une certaine manière le statut particulier de l’UNAF… Pourquoi alors ne pas inviter le planning familial où oser le féminisme.
Au final, on a un enfermement dans un conservatisme ultra qui n’est plus en phase avec la sociologie contemporaine des familles. Un appareil unafien qui « verrouille » à l’identique d’un parti politique au point d’étouffer des manquements graves au fonctionnement démocratique de certaines UDAF (Territoire de Belfort, Udaf 13, Uraf Aquitaine).
Le CNAFAL s’est toujours reconnu dans les conceptions de Roger BURNEL, Président de l’UNAF de 1976 à 1995, rénovateur et sauveur de l’UNAF lorsque celle-ci avait éclaté en 1971 et que quatre mouvements familiaux avaient fondés l’UNOF (Union Nationale des Organismes Familiaux). Méditons une part de son testament politique : « la pensée unique serait dans l’UNAF le pire ennemi car méprisant les choix et les droits des individus et de surcroit contraire à la loi sur laquelle l’UNAF s’est fondée » ou même plus fort encore puisque Roger BRUNEL souligne dans sa très forte interprétation de l’article 13 des statuts de 1975, qu’il n’y a pas de suprématie de l’UNAF sur les mouvements familiaux. Il n’y a pas de subordination et encore moins de suprématie de l’UNAF.
A la veille de la publication du Rapport de la Cour des Comptes (deux ans déjà d’investigations), il est bon de reprendre de la profondeur historique en citant in extenso le commentaire de Roger Burnel à propos de l’article 13 de la loi de 1975 :
Article 13 – « les mouvements familiaux par leur diversité, portent témoignage de la diversité des conditions de vie, des idéologies, des aspirations en une société plus juste, qui sont le fait, à des degrés divers, de l’ensemble des familles. Par leur dynamisme, leur adaptabilité, leurs méthodes, leurs valeurs formatrices et conquérantes, ils sont la source de l’action familiale. Celle-ci ne saurait progresser en restant appliquée aux réalités, sans leur existence, ni leur développement. C’est l’intérêt de l’action familiale que les associations familiales soient suscitées et animées par eux, autant qu’ils le sont par elles. »
Jean-Marie Bonnemayre,
Président du CNAFAL.
Le CNAFAL
Pour poser une question à l'auteur du sujet, merci de vous identifier ou de créer un compte gratuit avant de continuer.
L'espace membre est temporairement indisponible.
J’adhère au CNAFAL pour participer à la défense et à la promotion de la laïcité...
Familles Laïques est la revue trimestrielle du CNAFAL. Elle est le reflet des positions du CNAFAL et s’appuie sur l’actualité.