Après Peña-Ruiz, pris à partie à Toulouse, lors d'un rassemblement de France Insoumise, c'est au tour de Laurent Bouvet de subir les mêmes foudres, après une affiche contestable et électoraliste de la FCPE, qu'il a caricaturée.
Peut-être faut-il commencer par « lever le voile sur le voile »
- Depuis deux millénaires, quelle que soit la religion pratiquée, le voile assujettit les femmes à une place bien précise : le voile est lié à la notion de pudeur, de chasteté exigée seulement des femmes. Il est signe d’une séparation dans l’organisation de la société entre les hommes et les femmes ; il institue une hiérarchie sociale entre les hommes et les femmes, lui signifiant son infériorité sociale et donc son devoir d’obéissance, devant les hommes et en particulier, le mari. Enfin, il nie la sexualisation des corps, ou plus exactement, cette possibilité de jouissance est interdite, de fait, aux femmes. Avec cette affiche, la FCPE fait un pas en arrière vers un tropisme obscurantiste. Les féministes apprécieront.
- Sur le plan politique et militant, 30 ans après l’affaire des foulards de Creil, peut-être la FCPE a-t-elle voulu fêter à sa façon, cet anniversaire, où la FCPE avait pris partie contre le principal du collège qui avait renvoyé 2 jeunes filles voilées ? En effet, la marque religieuse était incompatible avec la laïcité et avec la bonne marche de l’établissement scolaire, lieu par excellence de la neutralité. Dès lors, et depuis, les milieux militants islamiques, minoritaires au sein de la communauté musulmane, en ont fait un étendard politique revendiquant des droits spécifiques. Il faudra que la commission STASI en 2004, à l’unanimité de ces membres, tranche en faveur de l’interdiction du port du voile à l’école, pour assurer l’apaisement de tous !
- Dès lors, la FCPE, par cette affiche (grave faute politique), relance l’instrumentalisation de la question migratoire faisant le jeu des extrêmes, faisant le jeu surtout du courant identitaire et communautariste qui « travaille » une fraction de la société française ; le doute identitaire, « la crainte de perdre son âme » et sa propre identité nourrissent toutes les formes d’intégrisme (religieux, ethnique, culturel). La laïcité n’est pas un choix de société, c’est notre oxygène commun, ce qui assure la paix sociale.
- Pour le CNAFAL, tout enfant a droit à une éducation laïque, c’est-à-dire autant que faire se peut, dégagée des conditionnements familiaux, sociétaux, religieux, politiques. Dégagée des dogmatismes et des cléricalismes, quels qu’ils soient !
En pays laïque, on ne désigne pas les personnes
en fonction de leur couleur de peau, leur origine, leur religion !
Jean-Marie Bonnemayre,
Président du CNAFAL,
06 23 82 80 22.
Jean-François Chalot,
Secrétaire général,
07 89 05 54 64