Le site du Conseil National des Associations Familiales laïques (CNAFAL), association agréée d'aide aux consommateursNous connaitre
Le CNAFAL exprime son inquiétude face à la situation sociale tendue à Mayotte, qui semble être devenue un laboratoire sécuritaire. Les heurts entre habitants et mineurs isolés se multiplient, mettant en lumière les défis sociétaux auxquels est confrontée cette île.
Il est important de noter que les bandes de jeunes violents ne sont pas exclusivement composées de jeunes comoriens. Des jeunes mahorais sont également impliqués, certains ayant même fait leur « apprentissage » à Mayotte avant de participer aux violences urbaines à la Réunion (Saint Benoit Bras Fusil).
Nous sommes profondément choqués par les propos tenus par Salime Mdéré, vice-président du Conseil départemental de Mayotte, élu en 2021 sous l’étiquette divers centre. Récemment, M. Mdéré a suggéré qu’il « faut peut-être en tuer », faisant référence aux immigrés illégaux visés par l’opération d’expulsion « Wuambushu » (« reprise » en mahorais), lancée il y a quelques jours dans le 101e département français. Cette déclaration irresponsable et dangereuse ne saurait être tolérée.
Nous nous interrogeons également sur l’opération « Wuambushu », qui soulève des questions éthiques et légales. En effet, la procédure a été interrompue par le tribunal judiciaire de Mamoudzou vingt-quatre heures avant la démolition du bidonville Talus 2, suite à une demande en justice d’une partie des habitants du bidonville. Le 23 février dernier, le tribunal administratif suspendait l’arrêté préfectoral de démolition déposé le 2 décembre 2022, en raison du non-respect de l’article 197 de la loi Elan par la préfecture.
Cet article oblige les pouvoirs publics à prendre en compte la situation des populations concernées, organiser le sauvetage de leurs biens meubles et assurer leur relogement. La complexité sociale et urbaine de Mayotte ne peut être ignorée et doit être prise en considération dans toutes les décisions politiques et administratives. À ce titre, il est regrettable que certaines communes refusent de scolariser un grand nombre d’enfants au motif qu’ils n’ont pas d’adresses fiables. L’éducation est un enjeu crucial à Mayotte, où l’école en tension se fait par rotation, une classe le matin et une autre l’après-midi dans la même salle.
En outre, la situation des visas pose également problème à Mayotte, notamment pour les bacheliers d’origine comorienne souhaitant poursuivre leurs études ailleurs. Les visas ne sont valables qu’à Mayotte, limitant ainsi les perspectives d’avenir de ces jeunes.
Enfin, le plan logement Outremer « Girardin » prévoyait des logements modulaires à 50 000€ en Guyane et Mayotte. Bien qu’il semble qu’il y en ait quelques-uns pour Koungou Talus 2, ils sont insuffisants pour reloger tout le monde, accentuant ainsi les difficultés rencontrées par les habitants pour trouver un logement décent.
Le CNAFAL espère que cette prise de conscience permettra de rétablir un climat de sérénité à Mayotte. Il est temps de privilégier l’apaisement et la concorde, en prenant en compte les besoins et les aspirations de tous les habitants de l’île, quelle que soit leur origine. Il est essentiel d’aborder les problèmes de violence, d’éducation, de mobilité et de logement de manière globale et inclusive, en s’assurant que les mesures prises soient respectueuses des droits et de la dignité de chacun.
Le CNAFAL appelle les acteurs politiques et administratifs à faire preuve de responsabilité et à œuvrer pour l’amélioration de la situation sociale à Mayotte. Ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur pour tous les habitants de cette île, en favorisant l’intégration, la solidarité et le respect mutuel.
Julien Léonard,
Président.
Alain Didelot,
Administrateur.
Le CNAFAL
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