Familles Laïques

Le CNAFAL est toujours attentif, non seulement aux actions de promotion de la laïcité, bien sûr, mais aussi à l’Ecole, gratuite, publique et laïque. Lorsque j’ai vu que le thème de la journée de la Laïcité était « La Laïcité en Lumières », je n’ai pu m’empêcher d’être charmé par l’intelligence de cette formulation.

En effet, comment oublier que la Laïcité n’a d’abord été possible que par l’héritage des Lumières? C’est au siècle des Lumières que ce terme à acquis le sens que nous lui connaissons aujourd’hui. C’est en 1789 que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen proclame, dans son article 10, la liberté religieuse dans les termes suivants « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses », un concept révolutionnaire si il en était dans un pays jusqu’alors guidé par une monarchie absolue de droit divin.

Dans les écoles, la priorité est souvent donnée au français et aux mathématiques. A juste titre, nul ne saurait blâmer l’importance de ces matières, devant les difficultés rencontrées par beaucoup de jeunes élèves. Il est cependant heureux de voir que l’enseignement moral et civique n’est pas oublié et que parfois la Déclaration des droits de l’homme vient se frayer une place entre les outils de géométrie de la salle de classe.

Ainsi il est important de rappeler que la loi de séparation des églises et de l’État, du 9 décembre 1905, conquête de la troisième république, n’a été rendue possible que par les bases posées par la révolution françaises et l’enseignement des Lumières.

En prolongeant un peu plus cette analyse on se rends compte que si la Laïcité n’a été possible que par l’héritage des Lumières, pour autant par son exercice, la Laïcité, permet en séparant les cultes de l’État, de faire vivre les valeurs de la République.

Au CNAFAL nous pensons que « liberté, égalité, fraternité » imposent de facto, la solidarité. En sortant de la structure familiale primaire, de sa maison, de son quartier et regardant sans fard les difficultés de l’autre, on ne saurait y rester indifférent, insensible. Ces valeurs justifient également l’effort collectif et donne du sens au regroupement en association pour agir aux côtés des familles, quelles qu’elles soient, indépendamment de l’origine, la couleur, la religion, le sexe, dans un esprit de justice sociale auquel nous sommes irréductiblement attachés.

Cependant, ces valeurs ne peuvent être réellement mise en application sans la laïcité qui en est la clé de voûte, en permettant de s’affranchir de l’emprise des religions, susceptibles d’y interférer au nom de tel ou tel dogme sacré, jusqu’à légitimer nos pires travers, l’oppression, la ségrégation ou l’égoïsme.

Libre à chacun de croire ou pas, si on respecte que tous aient les mêmes droits.

Julien Léonard

Président du CNAFAL