Familles Laïques

C’est avec une très grande tristesse et émotion que nous avons appris le décès de Michèle BERNARD-URRUTIA qui fut Présidente du CNAFAL de septembre 1993 à 2005, prenant la succession de Marc BOEUF. Ancienne Vice-Présidente de la FCPE, militante déjà très engagée dans la défense de l’école publique, de l’éducation, de la laïcité et d’une conception de l’enfance progressiste, visant à la préparer du mieux possible à l’autonomie sans la séparer de leur protection ! Adhérente du CNAFAL, dès 1988, elle en devient Vice-Présidente et au décès de Marc Boeuf elle en devient naturellement Présidente, et s’imposera très vite au sein des familles laïques, mais aussi dans le mouvement familial, qui, pour nous, représentait le conservatisme social et familial le plus absolu !

Michèle Urrutia était une très bonne oratrice, pétrie de culture grâce à sa formation de philosophe. Sous son mandat, le CNAFAL sera reconnu au niveau des ministères comme un partenaire sérieux, efficace et compétent. Sous son mandat, le CNAFAL va développer le secteur de l’immigration, avec la création de 2 associations en partenariat avec la FCPE et L’UNSA : « Le droit de Vivre en Famille » et « le droit à la langue du pays d’Accueil » ; 2 axes de développement toujours d’actualité !  Sous son mandat également, le CNAFAL soutiendra la loi sur le PACS ; la loi contre le port des signes religieux à l’école ! De même, le développement des implantations va se poursuivre, avec l’aide de Ruben, son compagnon.

En tant qu’ancien président de l’UFAL, et Président par la suite du CNAFAL à partir de 2005 par la volonté de Michèle URRUTIA, elle a incontestablement œuvré à la réconciliation des 2 organisations et lorsqu’un certain nombre de départements ont claqué la porte de l’UFAL, sans sectarisme aucun, elle a ouvert la porte du CNAFAL y compris au CA. En effet en décembre 1994, Michèle facilitera « le retour au bercail » d’un certain nombre de départements dont l’Hérault et les Hautes Pyrénées mais aussi d’AFL dispersées sur tout le territoire de France. Michèle BERNARD-URRUTIA facilitera totalement cette insertion et, quelque part, elle considérait qu’une boucle était bouclée ! Elle a souhaité que je rentre au CA du CNAFAL, pour marquer la « réunification des 2 associations » et, par la suite, affichera le souhait que je prenne sa succession pour réaffirmer la réconciliation. Pour Michèle BERNARD-URRUTIA, ayant vécu tous les deux la scission de Hourtin, les plaies étaient cautérisées ; d’autres anciens membres de l’UFAL, dès lors rejoindront le CNAFAL ! Dès lors, le CNAFAL pouvait aller de l’avant et continuer son développement grâce au ralliement d’autres membres ! C’est en 2005, non sans émotion, que je lui succède à l’AG de Paris, étant dégagé de mes responsabilités politiques dans le Territoire de Belfort. Elle se retire avec élégance du CA, pour ne pas jouer la statue du commandeur, après 12 ans de présidence riche en prise de positions et en développement du CNAFAL.

Sur un plan plus personnel, nous partagions beaucoup, pas seulement notre formation en philosophie, mais aussi la capacité de s’indigner, de partager les combats pour une république sociale et laïque, pour la défense des plus faibles, la lutte contre toutes les discriminations !

Étant professionnellement basé à Belfort, chaque fois que nous descendions avec mon épouse dans nos familles, dans le Gard et les Pyrénées Atlantiques, nous avions une halte obligatoire à Avignon au domicile de Ruben et Michèle ! A qui je dois une grande reconnaissance !

Au nom du CNAFAL nous présentons nos condoléances les plus attristées et compatissantes à Ruben, à leurs enfants et à tout leur entourage.

Pour le CNAFAL, Jean-Marie BONNEMAYRE, Président de 2005 à 2020