Familles Laïques

Le CNAFAL note que Clémenceau a été privilégié par rapport à Jaurès. Ce dernier pressentait pourtant que cette guerre allait être une grande boucherie, en même temps que le début du suicide de l’Europe.

Le CNAFAL note également que l’appel au rassemblement national exigeait la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple, au lieu de les « cantonner » une fois de plus dans une « case » à part. Dès 1920, nombreux sont ceux qui ont réclamé cette réintégration dans la Nation. Aujourd’hui 75% des français (es) le réclament. Alors pourquoi atermoyer une fois de plus ?

D’un point de vue familial, le CNAFAL regrette que 2 catégories de personnes aient été oubliées ; l’immense effort produit en amont pour assurer la production industrielle, la production agricole, a été tout aussi déterminant que l’affrontement sur les champs de bataille :

Les femmes et leur entrée massive dans la production et les administrations. Presque 2 millions de femmes portent l’effort de guerre ; beaucoup se retrouvèrent seules à élever des familles. Malgré les revendications des suffragettes, elles n’en seront pas pour autant reconnues. Il faudra attendre 1945 pour qu’elles obtiennent le droit de vote, alors que la Turquie et d’autres leur accordent dès 1921.

Les immigrés : l’immense apport des immigrés et combattants issus de l’empire colonial français : 139 000 combattants algériens et marocains envoyés au front lors de la bataille de la Marne ; 41 000 malgaches, calédoniens, canaques, 49 000 indochinois, 600 000 hommes mobilisés d’Afrique noire.

A l’arrière, dans les arsenaux, dans les chaînes de montage de l’automobile et de l’industrie : 140 000 chinois, 250 000 espagnols, 14 000 portugais ont été embauchés.

A l’heure où la décomposition politique entraîne une perte des valeurs républicaines et une montée du racisme, le CNAFAL rappellera sans cesse ces vérités qui fâchent.