Familles Laïques

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Communiqué de presse

Après l’assassinat du professeur de Conflans Sainte Honorine…

Revenons aux fondamentaux de la République Française et de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen.

    Notre pays est à nouveau dans un moment tragique de haine qui fait suite à la tuerie de Charlie Hebdo, à celle du Bataclan, aux différentes prises d’otages… la liste s’alourdit malheureusement, avec cet assassinat barbare d’un enseignant faisant simplement son travail de découverte et de compréhension des libertés de conscience et d’expression à destination de ses élèves.

    Les militants du CNAFAL, sont particulièrement touchés par cet acte de violence incompatible avec les valeurs inscrites dans notre Constitution. Leurs pensées vont vers Samuel Paty, sa famille et ses proches endeuillés. Ils refusent l’engrenage de la haine car ces actes ne sont pas les premiers.

    Depuis 2000, les gouvernements qui se sont succédé portent une lourde responsabilité :

    • Suppression des Écoles Normales et du recrutement, dès la classe de Seconde des futurs institutrices et instituteurs.
    • Erosion des enseignements indispensables à la compréhension du monde, histoire, géographie, philosophie, instruction civique.
    • Manque de moyens à l’enseignement public, fermetures de classes, d’écoles, augmentation du nombre d’élèves par enseignant.
    • Avantages toujours plus poussés à l’enseignement privé sous contrat ou non.

    L’affichage de la charte de la laïcité ne permettra pas, à elle seule, de rattraper le terrain perdu. Car depuis des décennies, les gouvernements successifs se sont attaqués aux services publics, au détriment de la cohésion sociale, de l’emploi, de l’aménagement du territoire. La libre concurrence instaurée, par le Traité de Maastricht, a généré une paupérisation intense, dans les quartiers populaires laissés à l’abandon, et notamment auprès des jeunes, sans avenir professionnel. Le CNAFAL a dénoncé depuis longtemps l’abandon de la politique de la ville, visant à lutter contre ces quartiers de relégation sociale et l’abandon des programmes (initiés par Bertrand Schwartz), d’insertion sociale et professionnelle des jeunes.

    Dès lors, les prédicateurs en tous genres ont rempli les espaces vides laissés vacants par la République et les manipulations bâties sur le ressentiment d’injustice se sont amplifiés à son égard. Ces choix politiques de classes, ont amené toujours plus d’obscurantisme, d’irrationalisme et le repli communautaire et communautariste des plus fragiles.

    Le contexte international du jeu des grandes puissances menant des guerres tout aussi barbares (première guerre d’Irak) ou celles visant à préserver leur influence et leurs intérêts économiques ont alourdi la désespérance et la haine. Pourtant, la masse des migrants, naturalisés ou pas, se sent vraiment républicaine.

    Le CNAFAL a souvent dénoncé les conditions d’accueil des migrants en France (apprentissage et maîtrise de la langue du pays d’accueil, contrats d’accueil intégration). Dès l’automne 2017, il a rappelé au nouveau gouvernement la nécessité de restaurer ces contrats d’insertion. Il faut noter que la France est à la remorque, sur ce sujet. Les allemands ont intégré des centaines de milliers de migrants, il y a 3 ans, en s’en donnant les moyens.

    L’école de la République, c’est l’école qui vise à former de véritables citoyens actifs, éclairés, responsables, participant pleinement à la gestion de la chose publique, écartant ainsi les « marchands du temple ». On l’a oublié depuis plusieurs décennies. C’est pourquoi les fondateurs de la 3ème république avaient voulu la sanctuariser.

    L’éducation libérale/libertaire a conduit à un désastre où seuls les « biens nés » s’en sortent. Il est temps de revenir aux fondamentaux de l’école, de la République et au triptyque Liberté – Égalité – Fraternité.

    Pas plus qu’il n’y a eu de « der des der » après 1918, d’après-Charlie ou d’après-Covid, il n’y aura de « plus jamais ça » si l’État, son Gouvernement et les citoyens de notre pays ne changent de voie pour une société où la Liberté n’écartera pas l’Égalité ; où l’humanisme installera la fraternité dans une république laïque, démocratique et sociale ; où la transmission du savoir, confiée au corps enseignant, sera sanctuarisée. L’Éducation nationale doit être renforcée, protégée et aidée dans ses missions dont celle, fondamentale, de forger l’esprit critique et civique des futurs citoyens, quelles que soient leurs croyances ou origines. Les bruits, la fureur des affrontements, les rumeurs, les tendances irrationnelles ne doivent pas pénétrer l’école publique. Les professeurs doivent être respectés et, pour cela, leurs conditions de travail doivent être revalorisés.

    Le CNAFAL s’associe à l’appel lancé à l’initiative du Mrap et de la LDH et relayés par SOS Racisme, la FSU, le Sgen-CFDT, l’Unsa-Education, le SNALC, la FCPE, « La FIDL – le syndicat lycéen », la FAGE, l’UEJF et « Dessinez Créez Liberté ».

    Il invite ses adhérents à se joindre partout aux rassemblements organisés localement, pour dépasser, ensemble, ses terribles épreuves et exprimer l’importance du débat civilisé et notre engagement pour une vie digne dans un pays humaniste.

    Jean-Marie Bonnemayre,   
    Président du CNAFAL,        
    06 23 82 80 22.

    Patrick Belghit,
    Secrétaire général,
    06 87 28 26 93.

    Le CNAFAL

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