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Droits des femmes

8 mars, journée des droits des femmes, à quand l’égalité ?

Le 4 mars, les médias très fiers annonçaient une baisse significative de l’écart de salaire entre les femmes et les hommes, en équivalent temps plein soit 3,8% contre… 4% l’année précédente, fallait il pour autant se réjouir ?

    Certes, cela va dans le bon sens, mais c’est loin d’être satisfaisant, surtout quand nous le comparons avec les autres données : les femmes représentent 42% des postes salariés du privé, en équivalent temps plein, mais 24% seulement des postes les plus rémunérés, toujours dans le privé, à même temps de travail, le salaire moyen des femmes est inférieur de 14,2% à celui des hommes. Cet écart s’accentue avec le nombre d’enfants.

    Dans le domaine de la vie publique, les résultats ne sont pas plus probants, les données de l’an passé sont identiques ou presque (pas d’élection). Rappelons cependant, qu’en fonction de la taille des communes, le pourcentage de maires femmes s’élève de 16,4% à 23,8%, soit moins d’un quart, quant au niveau des législatives de juin le nombre de femmes à l’Assemblée nationale a baissé passant de 224 femmes en 2017 à 208 en 2024 (36,4%), nous sommes loin de la parité attendue.

    Au niveau de la sphère privée, sur une étude menée par le Centre démographique européen en France, les femmes accordent en moyenne 206 minutes par jour aux tâches domestiques, tandis que les hommes n’y consacrent que 111 minutes. Cet écart révèle une inégalité persistante dans la répartition des tâches, auxquelles s’ajoute la charge mentale difficile à comptabiliser. Auprès des proches, elles sont les premières aidantes, même lorsqu’elles ont encore un travail salarié.

    Dans la situation des 25% des familles monoparentales, la situation s’aggrave encore en France. Dans 83% des cas, les enfants résident principalement chez leur mère avec des conséquences financières importantes. En effet, les personnes seules sont plus souvent que les autres sous contrat à durée déterminée, temps partiel subit (avec des travaux difficiles ménages, commerce). Elles sont exposées plus que les autres, à l‘épuisement avec des charges mentales et organisationnelles difficilement gérables, d’où une fragilité accrue et une santé détériorée.

    Sur la santé, là encore des inégalités hommes et femmes apparaîssent. Effectivement, de nombreuses études démontrent que le niveau de vie est en lien direct avec la santé. Il est évident que toutes les femmes mentionnées ci-dessus sont concernées. De plus, l’alimentation et l’hygiène de vie ayant une place prépondérante dans les maladies et l’espérance de vie, là encore nous rencontrons une diminution des chances chez ces femmes fragilisées. A cela s’ajoute des stéréotypes toujours présents sur les maladies genrées.

    Pour exemple, la dépression serait soi-disant féminine et les maladies cardiovasculaires résolument masculines, ce dernier point est assez représentatif dans la mesure où les maladies cardiovasculaires sont détectées beaucoup plus tardivement chez les femmes et lors de la prise en charge, celle-ci a lieu avec 15 à 30 minutes plus tard, par rapport aux hommes et moins bien. (Sources Fondation Recherche Médicale).

    Enfin, il est difficile d’évoquer les droits des femmes sans évoquer les violences faites aux femmes en 2024 et d’après l’association « Nous toutes », 139 femmes sont décédées des suites de violences. Au 1er mars 2025, 23 féminicides avaient eu lieu depuis le début de l’année. Malgré tous les dispositifs mis en place, le nombre de féminicides ne diminue pas. Ces violences sont, dans presque tous les cas, le fait du conjoint ou de l’ex-conjoint, elles touchent tous les milieux.

    Devant ces constats alarmants, nous pouvons observer que les 100 mesures adoptées en 2023, lors du grand plan à l’égalité, n’ont pas rempli leurs objectifs par manque de moyens humains et financiers. Certes, des avancées ont été réalisées, mais pour des résultats médiocres.

    L’une des raisons à ces nombreuses inégalités et violences sont le résultat de préjugés sexistes qui perdurent et du regard portés sur les femmes. D’ailleurs, ces dernières, suite à leur éducation participent souvent à ces préjugés, s’estimant elles-mêmes incapables d’exercer des fonctions attribués généralement aux hommes.

    Pour le CNAFAL, le nouveau programme d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité adapté à chaque âge de l’enfant est un véritable progrès.  En apprenant le respect de soi et des autres, en prévenant les discriminations, en promouvant l’égalité filles/garçons, en luttant contre les violences, la mise en place de ce programme, s’il est appliqué correctement peut être un véritable levier permettant de vaincre, à long terme, les inégalités que nous dénonçons chaque année.

    Pour les militants que nous sommes, il est grand temps que la journée du droit des femmes ne soit plus un long relevé dénonçant les inégalités, mais une vraie journée où nous fêterons les femmes et les hommes libres et égaux en droit[MO1] .

    Les administratrices du CNAFAL :

    Marie-Odile Pellé-Printanier,
    Marie Ciszewski,
    Nicole Damon,
    Louisette Bonnet,
    Jeannine Jouanin.

    Et les salariées du CNAFAL.


     [MO1]

    Le CNAFAL

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